AISLF

Événements AISLF en 2013

La place des femmes militaires au sein des armées : un état des lieux

Novembre 2013, Paris (France)

Le GT 05 Forces armées et sociétés organise une Journée d’étude avec le Centre de Recherches des Écoles de Coëtquidan. Les propositions de communication sont attendues pour le 15 juillet 2013.

Organisée par le GT 05 et le Centre de Recherches des Écoles de Coëtquidan, par l’intermédiaire du pôle d’excellence « Action globale et Forces Terrestres » consacrée aux personnels militaires féminins, cette journée ambitionne en effet de replacer les réalités et enjeux inhérents à la présence des femmes en uniforme au centre des débats et analyses.

Conséquence directe de la professionnalisation des armées françaises en 1996 - au même titre que l’augmentation sensible de la population des civils de la défense ou encore de celle des minorités dites visibles - la féminisation a fait l’objet de multiples travaux et recherches dès l’annonce de la réforme. Parmi les nombreux écrits, colloques et autres conférences sur le thème, citons parmi les Rapports du C2SD publiés par le Centre d’Études en Sciences Sociales de la Défense (aujourd’hui intégré dans l’IRSEM, l’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire) : Bouchard Marie-Émilie, La féminisation des écoles d’officiers : École de l’air, École spéciale militaire, École navale – Rapport n°2, novembre 1996, 39 p. ; Dufoulon Serge, Saglio Jean, Trompette Pascale, La différence perdue : la féminisation de l’équipage du Montcalm, document n°16, février 1999, 182 p. ; Clément Sylvie, Femmes et forces armées, document n°25, octobre 1999, 41 p. ; Loriot Daniel, Friedmann Guy, Benkara Leïla, Métiers de la défense : le choix des femmes, document n°43, novembre 2001 ; Burot-Beson Isabelle, Chellig Nadia, Les enjeux de la féminisation du corps des médecins des armées, document n°41, novembre 2001 ; etc. On retiendra encore la thèse de Katia Sorin publiée en juin 2003, Femmes en armes, une place introuvable ? Le cas de la féminisation des armées françaises (L’Harmattan, Coll. Logiques sociales).

Les travaux produits ont permis d’appréhender le défi d’intégration des femmes, de comprendre leurs difficultés, les pratiques discriminatoires subies, les logiques et contraintes organisationnelles à l’origine de parcours et trajectoires professionnelles singulières, le fait pour les hommes de vouloir mécaniquement affecter les femmes dans des fonctions médicales, administratives et sociales avec un souhait souvent similaire de ces dernières d’intégrer des fonctions jugées moins contraignantes, sans oublier une suppression tardive des quotas (1997). Malgré la pertinence des analyses et enseignements produits, le début des années 2000 a vu se réduire considérablement le flux des études menées sur la féminisation, résultant, en partie, d’une sorte d’overdose ressentie tant du côté des décideurs et commanditaires militaires que parmi les universitaires et scientifiques concernés.

Une décennie s’est écoulée et il nous semble donc important de remettre cette problématique au cœur des débats rejoignant, à cet égard, l’initiative récente du gouvernement avec le lancement d’un plan d’action visant à combattre ces inégalités (1) et pris à bras le corps par le Ministère de la défense (2) ou encore un numéro de la revue Inflexions de 2011 (« Hommes et femmes, frères d’armes ? L’épreuve de la mixité »).

Dans une perspective multidisciplinaire et donnant également la parole aux praticiens, la journée d’étude (trois demi-journées seront certainement programmées) cherchera ainsi à réactualiser les enjeux évoqués ci-dessus et surtout d’établir d’éventuelles évolutions. Le débat autour des femmes dans les armées est celui autour de la féminité et de la masculinité - deux faces indissociables d’une même pièce - tant il est vrai que l’intrusion d’outsiders comme les femmes dans un univers traditionnellement masculin génère des résistances et la mobilisation d’éléments culturels à des fins de différenciation. Les débats devront permettre de questionner ces résistances et leurs manifestations et d’aborder les dimensions centrales que sont l’identité militaire, l’identité professionnelle tout autant que les représentations qui jouent un rôle majeur dans ce domaine. Enfin, si la manifestation est consacrée aux femmes militaires, il s’agira de veiller à ne pas tomber dans le piège de la spécificité car les problématiques abordées se retrouvent dans beaucoup d’autres milieux professionnels.

Les propositions de communications pourront se formuler autour de quatre thèmes :

- Un premier consacré au Recrutement des femmes militaires. Il devra permettre de faire le point sur les raisons qui poussent, aujourd’hui, les femmes à rejoindre les armées mais aussi les raisons qui peuvent expliquer pourquoi elles s’en détournent (motivations, attentes, fonctions privilégiées, catégories concernées, évolutions constatées, obstacles rencontrés, etc.). Ces premières interventions devront permettre d’établir une photographie de la situation de l’armée la plus féminisée en Europe – l’Armée française, d’opérer les distinctions nécessaires selon les armées ou encore les perspectives envisagées.

- Un deuxième s’attachera à L’exercice du métier des armes. Les interventions devront aborder fidèlement les réalités quotidiennes des femmes en uniforme tant du point de vue de l’activité en temps de paix et au quartier qu’en opération et au combat, et ce, dans la mesure du possible, avec une diversité de fonction, d’origine d’arme, de spécialités et d’armées. Diverses dimensions peuvent être questionnées : les relations avec les collègues, les compétences singulières ou une autre manière de servir, la vie en collectivité, les évolutions mises en évidence, les trajectoires et stratégies comportementales mises en place par les femmes, les violences faites aux femmes (harcèlement, viol) ainsi que les réponses apportées par les pouvoirs publics et les autorités militaires.

- Une troisième thématique traitera des Carrières des femmes militaires. Il s’agira de dresser des constats relatifs aux parcours et carrières que font les femmes au sein des armées et de les analyser. Si le manque de visibilité des femmes aux plus hauts échelons de la hiérarchie militaire s’est longtemps expliqué par une suppression tardive des quotas (1997) ou encore par le fait qu’en cas d’arbitrage entre vie privée et vie professionnelle, les femmes faisaient tendanciellement davantage le choix de fonder une famille plutôt que de poursuivre leur carrière, qu’en est-il aujourd’hui ? Quid également de l’épineuse question des couples militaires et de leur gestion ? Quels types de carrière font les femmes en uniforme ? Qu’est-ce qui relève du choix librement consenti et de la contrainte supposée, réelle ou intériorisée ? Qu’en est-il de l’égalité réelle ? Etc.

- Et, enfin, le quatrième et dernier thème aura le souci de sortir du seul cas français et de comprendre et d’apprendre des armées étrangères et essentiellement européennes sur la question de l’intégration et de l’exercice du métier des armes par les femmes.

Modalités de proposition d’une communication :

Langue de la proposition : français & langue de la journée d’étude : français.

La proposition de contribution devra être présentée comme suit :
• Coordonnées exactes (nom, prénom, fonction, établissement, adresse électronique) de chaque auteur.
• Titre + Résumé de la proposition de 2 500 signes environ.

Votre proposition en format WORD, ODT ou PDF sera adressée par voie électronique à :
claude.weber@st-cyr.terre-net.defen... avant le 15 juillet 2013.

Chaque proposition fera l’objet d’une évaluation par deux membres du comité scientifique.
Les auteurs des propositions retenues seront informés par voie électronique avant le 15 septembre 2013.


Notes :
1. Voir à ce propos le « Relevé de décisions du Comité interministériel aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes », Premier Ministre, 30 novembre 2012.
2. http://www.defense.gouv.fr/sga/a-la...


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