J’ai connu Gora au Bureau de l’AISLF de 2004 à 2008 lorsque nous y avons siégé tous les deux, mais sans avoir directement travaillé avec lui, n’appartenant pas au même champ de la discipline. Le plus beau souvenir que j’ai de lui, au-delà des discussions sérieuses et engagées que nous avions au Bureau, c’est ce rire contagieux qui faisait aimer la vie.
Mais, mon conjoint Claude Beauchamp a connu Gora bien avant moi. Des liens entre eux existaient déjà au moment d’un colloque de l’AISLF à l’université nationale du Bénin en 1995. Une trace de cette rencontre en est restée dans un article qui traduit bien les intérêts scientifiques de Gora : « La genèse de l’inscription différenciée des genres au Sénégal » et qui a été publié en 1997 dans un volume sous la direction de Claude.
Les relations se sont poursuivies. À l’occasion du congrès de l’AISLF à Évora en 1996, Claude avait encouragé Gora à participer au Groupe de travail « Sociétés africaines » et, surtout, à y demeurer. Gora, de son côté, a lui-même reconnu l’effort de Claude pour maintenir les liens entre Africains au-delà des tensions qui pouvaient alors les séparer. Il en a témoigné au décès de Claude en 2007.
Quelques années plus tard, ils ont étroitement collaboré à la préparation du colloque qui s’est tenu à Saint-Louis du Sénégal, à l’université Gaston-Berger en janvier 2002 sur le thème de l’enseignement de la sociologie en Afrique noire. Ce fut un immense succès tant en raison de la richesse de la réflexion et des débats qu’il a nourri que de la dynamique impulsée pour la présence de l’Aislf en Afrique de l’Ouest.
Des liens qui n’ont donc pas été que de passages ou de circonstances. Claude aurait sans doute été plus éloquent que moi pour en rendre compte.
Madeleine Gauthier
Institut national de la recherche scientifique
Centre Urbanisation, culture et société de Québec