4-6 juin 2014, Bordeaux (France)
Le GT 11 Sociologie des violences scolaires organise un colloque international soutenu par l’ESPE d’Aquitaine et le laboratoire LACES (EA n°4140) des Universités Bordeaux Segalen et Bordeaux IV. Les propositions de communication sont attendues pour le 15 décembre 2013.
Date limite des propositions : 15 décembre 2013.
Ce colloque international est initié sous l’impulsion de chercheurs français et étrangers de l’AISLF venant de créer un nouveau groupe de travail en son sein (GT 11 : « sociologie des violences scolaires », 2012).
Soutenu par l’ESPE d’Aquitaine et le laboratoire LACES (EA n°4140) des Universités Bordeaux Segalen et Bordeaux IV, il interroge les problématiques complexes liées aux violences à l’école autour desquelles le climat (effet-établissement, constitution des classes, relations à l’Autre, enquête de victimation, évaluation des politiques publiques…) et vulnérabilités scolaires (difficultés, handicaps, fragilités, stigmatisations) sont, entre autres, autant de facteurs, voire de révélateurs, des tensions et de « l’efficacité » d’une école française obligatoire jusqu’à 16 ans.
L’appel à contribution est ouvert à tous les chercheurs liés au tissu éducatif et sensibilisés à la thématique du bien-être, bien-vivre et bien-devenir des élèves, des enseignants (et autres personnels de l’Éducation) qui interagissent dans des contextes/climats disparates et avec des individus forcément singuliers car différents. Il s’agira d’éclairer ces phénomènes par des recherches classiques ou plus originales et/ou de proposer des pistes propices à l’amélioration du mieux-vivre ensemble et de la réussite scolaire.
La complexité et l’aspect multifactoriel des violences scolaires comme fait social favorisent l’approche systémique et les regards croisés de chercheurs venant de divers horizons géographiques et scientifiques en sciences humaines et sociales. De fait les recherches, expériences et propositions pédagogiques sont les bienvenues pour mieux appréhender les besoins de publics spécifiques et en situation parfois de vulnérabilité.
Outre les actes du colloque, les publications sélectionnées paraîtront dans un ouvrage scientifique et aussi dans une revue internationale reconnue en Sciences Humaines et Sociales.
Mots-clés :
violences et climats scolaires, vulnérabilités scolaires, dynamiques interactionnelles, décrochage scolaire, situation d’apprentissage, pratiques sociales scolaires, situation de handicap.
Argumentaire
Dans une société en pleine mutation, en pleine crise sociale et économique, aux valeurs bousculées, l’institution scolaire n’est pas épargnée : au coeur d’une « anomie ambiante », les enquêtes de l’OCDE (2009) classent la France dans les dernières places (22e parmi 25 pays recensés) concernant la qualité de vie à l’école ; sur le plan du stress ressenti par les élèves, elle se situe à la seconde place derrière le Japon. De nombreux sociologues de l’éducation (Barrère, Dubet, Duru-bellat, etc.), s’interrogent moins sur l’héritage durkheimien, selon lequel l’école formerait des individus, que sur la pression scolaire produite par le recul d’un « État-décideur » (État-nation) au profit d’un « État-délégateur » (néolibéralisme). Comme souligné très justement par Nathalie Mons (2007), à l’instar des pays dits développés et émergeants, « la décentralisation, l’individualisation de l’enseignement, et le libre choix de l’école » semblent, peu ou prou, être des orientations partagées sur le plan international et la France suit le même chemin.
Un tel contexte crée une atmosphère tendue qui est englobée, voire engluée par une course scolaire (Dubet, 2004 et 2010), véritable compétition classante. L’école est donc sous pression. Dans la mesure où l’institution scolaire n’est pas déconnectée de la société, à ces logiques de compétitions, s’ajoutent des mécanismes de domination sociale, politique, économique et/ou ethno-raciale qui engendrent des inégalités et des discriminations en tous genres qui participent de la construction des violences en milieu scolaire, qu’elles soient réelles ou symboliques. Ce qui génère de multiples violences scolaires (Carra et al., 2011, Debarbieux, 2008), contre les personnes et les biens et des microviolences (Debarbieux, 2006) − tels que l’irrespect, le chahut et le harcèlement − qui augmentent sensiblement. Dans un monde pluriel, où l’homme est pluriel (Lahire, 1998 et 2012), il existe une multiplicité d’initiatives, de décisions, voire de microdécisions, allant du global au local (jusqu’à la particularité de l’école d’un quartier). Certes, mais que faire dès lors qu’interagissent des individus singuliers dans la sphère scolaire ?
« Oser l’autre à l’école, oui ...mais comment ? », pourrait alors se poser comme le fil rouge de la problématique de ce colloque. Car quel que soit le contexte et les individus composant cette microsociété qu’est l’école – lieu de la socialisation secondaire formelle et informelle « par excellence » –, on se frotte à l’Autre par obligation, convenance, envie ou défaut. Or, si le conflit est communément et spontanément associé à une connotation négative, au sens de Simmel, il peut avoir aussi une fonction de rassemblement : il permettrait « à des personnes et des groupes qui sans cela n’auraient rien à faire ensemble d’être amenées à se rassembler » (Simmel, Circé, trad. française, 1992). Si « interaction » rime avec « tension », si violences et micro-violences sont inéluctables dans notre société, l’École unifiée et massifiée, obligatoire jusqu’à 16 ans, regroupe en son sein des élèves qui n’ont ni choisi leurs pairs, ni leurs enseignants…
Ce contexte à l’échelle de l’établissement et plus particulièrement de la classe, génère des tensions, des vulnérabilités, mais aussi des lignes de force et d’espoir, de par ses hétérogénéités visibles et invisibles en interaction (genre, âge, niveau socioculturel, ethniques, religieuses, capacités et compétences…). De même, les situations d’apprentissage, et les évaluations qui les accompagnent, ainsi que les pratiques scolaires proposées peuvent impacter sur les conduites des élèves. Si bien que peuvent se cristalliser des violences scolaires qu’il s’agit d’appréhender et de comprendre pour mieux prévenir et agir.
L’accent sera ici placé sur l’interaction avec des publics à besoins spécifiques (en difficulté, vulnérables…) qui interrogera la diversité des contextes éducationnels, des acteurs et des actions/stratégies mises en oeuvre pour prévenir et lutter contre ces violences réelles et symboliques. En guise de synthèse, osons donc l’Autre (avec un « a » majuscule), non pas pour désigner comme au XIXe siècle le Mal, le mépris mais plutôt pour le désigner sous sa forme positive, comme une source de richesse, de se frotter à autrui avec sa singularité, sa différence...
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Les propositions de communication sont à envoyer à l’adresse électronique
suivante : colloque-oser-l-autre@espe-aquitaine.fr
Calendrier
• Appel à communication : du 3 octobre au 15 décembre 2013
• Notification aux auteurs le 20 janvier 2014
• Retour des résumés le 5 février 2014
• Inscriptions du 10 février au 10 mai 2014
• Publication ouvrage et/ou revue mi-avril 2014
Les auteurs, dont les communications auront été retenues, devront transmettre s’ils le souhaitent les textes définitifs au secrétariat du colloque par mail du 14 au 27 avril 2014. Les consignes aux auteurs seront envoyées ultérieurement et disponibles sur le site du colloque.
Comité Scientifique
Zhaïra Ben Chaabane, MCF, ISSEP ; Said Ksar, Tunisie ; Catherine Blaya, PR, Univ. Nice Sophia Antipolis, France ; Brougère Gilles, PR, Univ. Paris 13, France ; Jean-Paul Callède, Chargé de recherche, CNRS, France ; Ghislain Carlier, PR, UCL, Belgique ; Éric Debarbieux, PR, Délégué Ministériel, France ; Ali Elloumi, MCF-HDR, Univ. de Sfax, Tunisie ; Joseba Etxebeste Otegi, PR, Univ. du Pays Basque Euskal Herriko Unibertsitatea, Espagne ; Gilles Ferréol, PR, Univ. de Franche-Comté, France ; Martin Gendron, PR, UQAR Campus de Lévis, Canada ; Isabelle Joing-Maroye, MCF, Univ. de Lille 2, France ; Béatrice Mabilon-Bonfils, PR, Univ. de Cergy-Pontoise, France ; Benjamin Moignard, MCF, Univ. de Paris Est Créteil, France ; Pierre Parlebas, PR. Émérite, Univ. Paris Descartes, France ; Plaisance Éric, PR. Emérite, Univ. Paris Descartes, France ; Jean Vannereau, MCF, Univ. Bordeaux IV-ESPE, France ; Joël Zaffran, PR, Univ. Bordeaux Segalen, France
Membres des équipes du LACES (EA 4140), Univ. Bordeaux Segalen (2) et Montesquieu (4), France :
Sylvie Barbier (MCF, ERCEP3), Alain Baudrit (PR, ERCEP3), Laurence Bergugnat (MCF, ERCEP3), Jean-françois Bruneaud (MCF, ERCEP3), Marie-Pierre Chopin (MCF, ADS), Marie-Christine Deyrich (PR, EADL), Éric Dugas (PR, ERCEP3), Marina Honta (PR, vie sportive), Magdalena Kohout-Diaz (MCF, ERCEP3), Régis Malet (PR, ERCEP3), Yves Montoya (MCF, ERCEP3), Luc Robène (PR, ERCEP3), Stéphanie Roussel (MCF, EADL), Stéphanie Rubi (MCF, ERCEP3), Fabien Sabatier (MCF, Vie sportive)
Comité d’organisation
ESPE d’Aquitaine – Université Bordeaux IV : Horsey Camille, Boursier Claudia, Flaud Delphine
Les responsables du GT 11
« sociologie des violences scolaires », AISLF :
Ben Chaabane Zhaïra, Bruneaud Jean-François, Dugas Éric, Gendron Martin, Montoya Yves.
LACES – Univ. Bordeaux Segalen- Bordeaux IV, Malet Régis
Accueil et logistique durant le colloque : Docteurs et doctorants
Équipe ERCEP3 – LACES, Étudiants du Master « enseignement »
ESPE d’Aquitaine
Contacts
Le secrétariat du colloque est à votre disposition tous les jours sauf le mercredi :
colloque-oser-l-autre@espe-aquitaine.fr - ou Tél. +33 (0)5 56 12 67 03
ESPE d’Aquitaine, Château Bourran, 160, ave de Verdun –
BP 90152 F - 33705 Mérignac cedex
Pour ce qui concerne l’aspect recherche/thématiques, vous pouvez joindre le responsable scientifique par mail eric.dugas@espe-aquitaine.fr. Des informations pratiques et les modalités d’inscription au colloque seront prochainement disponibles sur le site de l’événement http://www.espe-aquitaine.fr/.