Baptiste Brossard
Baptiste Brossard, Oublier des choses : ce que vivent les malades d’Alzheimer, Paris, Alma éditeur, 2017.
Alors que dans le monde près de 50 millions de personnes (800 000 en France) sont diagnostiquées comme souffrant de la maladie d’Alzheimer ou d’une démence apparentée, un point de vue prévaut : la perspective médicale. Ce livre offre une autre approche, complémentaire et critique.
À contre-courant, ce livre propose de concevoir la maladie d’Alzheimer comme une expérience sociale, une expérience de groupe. En effet, à partir du moment où une personne est soupçonnée de souffrir de ce trouble, son entourage et son environnement changent progressivement ; un réseau d’aide se met rapidement en place et la façon dont les interlocuteurs se comportent avec elle évolue. En fonction notamment de la crédibilité qui lui est (ou non) accordée.
Pour la première fois, une enquête sociologique nous immerge dans le bureau des gériatres et jusqu’aux couloirs des établissements de soins, en passant par le domicile des patients. Sociologue habitué à faire du terrain, Baptiste Brossard a mené l’enquête auprès des patients, mais aussi des médecins, des soignants, des familles, des proches, des aidants et des directeurs d’établissement. Il s’est entretenu avec eux, les a écoutés. Ces témoignages, souvent émouvants, parfois édifiants ou surprenants, montrent que les démences ne peuvent être comprises seulement comme des problèmes de santé. La maladie se façonne aussi à travers les liens qui se tissent autour des personnes.
Baptiste Brossard est membre de l’AISLF.