Yvonne
Je ne vais pas redire ici ce que j’ai dit dans « le mot de la présidente ». Je vais me contenter dans ces quelques lignes d’évoquer un souvenir particulier.
C’est à La Rochelle que j’ai vraiment rencontré Yvonne pour la première fois. Certes, je l’avais déjà vue et nous avions déjà eu, à diverses reprises, l’occasion de nous parler. Mais lors de cette réunion de bureau, j’ai eu tout le loisir de l’apprécier : quelques jours - et soirs - passés ensemble apportent une autre image que celle qui peut être saisie lors de rencontres furtives, même répétées. Nouvelle au bureau, j’ai pu mesurer l’attention discrète qu’elle savait toujours si bien témoigner aux autres. Sans rien en laisser paraître, elle a su me faire passer ce qu’aucun procès verbal de ces réunions ne relate mais qui n’en est pas moins essentiel à l’esprit de l’AISLF, à ce qui en fait la force et même la vie : une certaine manière d’entremêler le sérieux et l’intensité du travail, le plaisir de contribuer à poursuivre ensemble la construction de la sociologie de langue française - cette langue qu’elle aimait et maîtrisait si bien -, et un savoir particulier, celui de manier l’humour et même l’autodérision (n’est-ce pas à la Rochelle que Dufour est entré dans la grande tradition sociologique ?). Yvonne fut pour moi un guide dans le « savoir-vivre » de l’AISLF et je lui en suis profondément reconnaissante.